Les aires protégées et conservées jouent un rôle capital en matière de conservation de la biodiversité et leurs potentielles contributions socio-économiques comme moteur de croissance verte et bleue ou encore comme solutions fondées sur la nature, ne sont plus à démontrer.
Avec 20,18% du territoire consacré à la conservation, le Cameroun a largement dépassé l’objectif 2010 de la Convention sur la biodiversité. Cependant, les engagements post 2020 du cadre mondial pour la biodiversité visent désormais la conservation de 30% des terres et 30% des océans à l’horizon 2030 (Objectif 30x30). Dans ce même cadre, l’appel à l’action de Kigali à la suite du premier Congrès des Aires Protégées d’Afrique, lance une invitation forte à positionner les aires protégées d'Afrique et de Madagascar dans des politiques plus larges de développement économique et de bien-être des communautés.
En dépit, des efforts consentit par les institution camerounaise en charge de la, protection et de la conservation de la biodiversité, les écosystèmes marin et littoraux restent peu représentées parmi les aires protégées du Cameroun . En effet, sur les 35 aires protégées désignées du Cameroun, seule deux concernent le milieu marin. Il s’agit du Parc National Douala Edéa (PNDE) et le Parc Marin Manyangue Na Elombo Campo (PMNEC).
Ces AMP abritent une multitude d’espèce menacées d’extinction telles que les tortues marines, le lamantin d’Afrique, les cétacés et les élasmobranches, ainsi que des habitats sensibles comme des récifs coralliens, des herbiers et les mangroves qui servent de zone de protection, d’alimentation et de reproduction pour la ressource halieutique. Le PNDE et le PMNEC ont des superficies respectives de 262 935 ha et 110 300 ha et ont pour objectif commun la sauvegarde de la biodiversité menacée qu’ils abritent tout en contribuant à l’amélioration du bien-être socio-économique des populations riveraines. Les Autres Mesures de Conservation Efficace par Zone (AMCEZ) quant à elles sont des espaces géographiques délimités et gérés qui ne sont pas des AMP, mais qui participent à la conservation in situ des habitats et des espèces ainsi que des valeurs locales pertinentes (culturelle, spirituelle et socio-économique…etc). Les AMCEZ constituent ainsi un véritable appui à la fonction des AMP. Malgré leur importance pour la protection de la biodiversité, l’évaluation de l’efficacité de gestion du PNDE et du PMNEC à travers l’outil IMET (Integreted Management Effectiveness Tool), réalisée en 2021 et 2023 respectivement, montre qu’ils présentent des faibles performences en matière de gestion. Ceci est majoritairement dû à l’absence d’instrument de planification de la gestion, tels que les plans d’aménagement et de gestion, à la faible capacité technique et opérationnelle des gestionnaires , à une perception erronée du concept AMP par la communauté locale et à une insufisance de coordination des actions entre les différentes parties prenantes.
Please sign in or register for FREE
If you are a registered user on WildHub, please sign in